« Première ambition : développer un service universel de l’enseignement artistique. Pratiquer un art - faire de la musique, du théâtre, de la danse, du dessin … - doit devenir un pilier de l’éducation de nos enfants, au même titre que lire, écrire ou compter. Les artistes et les institutions culturelles ne demandent qu’à s’engager. Ils sont déjà nombreux à le faire. Ouvrons-leur en grand la porte des écoles pour changer notre modèle scolaire. L’enseignement agricole a su montrer la voie dès les années 60 en instaurant dans tous les diplômes une nouvelle discipline, l’éducation socio-culturelle, et en donnant à ses professeurs un tiers temps pour monter notamment des projets avec des artistes et des structures culturelles. Tous les programmes scolaires, de la maternelle au lycée et dans toutes les filières, doivent emprunter ce chemin.
Deuxième ambition : combattre les ségrégations sociales et géographiques. Il faut ouvrir une nouvelle page de la décentralisation culturelle, battre en brèche l’entre-soi parisianiste et valoriser davantage les initiatives artistiques territoriales. Mon ministère dépense aujourd’hui dix fois plus en région parisienne que dans le reste de la France. J’ai commencé à rééquilibrer les efforts budgétaires cette année et j’ai pris une série de mesures pour renforcer le soutien à ceux qui s’engagent dans les zones rurales, les villes moyennes, les quartiers. Je ferai cet automne un premier bilan des politiques engagées, pour prolonger le mouvement en 2019. Troisième ambition : réinvestir la politique culturelle pour la jeunesse. Nos critères de soutien sont caducs. Il est urgent de moderniser les grilles de subventions du ministère de la Culture. L’offre culturelle plébiscitée par les nouvelles générations, ces projets expérimentaux, tiers-lieux, espaces hybrides, qui sont à la croisée des genres et des disciplines sont aujourd’hui les laissés-pour-compte du budget du ministère de la Culture. Demain, ils seront soutenus. Réinventer la politique culturelle pour la jeunesse, c’est aussi accompagner davantage les labels, les musées, les structures qui offrent à la jeunesse des espaces de création, proposent des formations, ouvrent des répétitions, organisent des rencontres avec des artistes. Réinventer la politique culturelle pour la jeunesse, c’est enfin la projeter à l’échelle européenne. Je souhaite porter le projet d’Erasmus de la culture avec les labels volontaires en soutenant tous les partenariats qui favoriseront la formation et la circulation et les échanges des jeunes à travers l’Europe. » Il est certes réjouissant de pouvoir répondre à Madame le ministre de la culture nous le faisons ! Le travail de la compagnie « les anonymes tp » depuis sa création est un va et viens permanent entre création (contemporaine ou de répertoire), et rencontres, ateliers, recueils de témoignages, animations, école du spectateurs… Oui nous le faisons comme la plupart des compagnies en France. Nous sommes avec. Avec notre territoire, avec les élèves et étudiants, avec tous ceux qui sont en souffrance victime de l’ostracisme culturel ou sociétal, avec. Avec ! Oui, mais ce travail à un coût. En premier lieu il nous coupe du réseau des distributeurs. Donner la parole à des gens qui ne fréquenteront même pas leur salle, reconnaître un travail de terrain dans ce qu’il a de laborieux, de lent, de fragile, voilà ce qui apparait trop souvent superfétatoire. Souvent englué dans une approche romantique de ce qu’est un créateur, le travail acharné du théâtrier, de l’artisan animateur de théâtre, peut paraître peu valorisant. Ce travail à un coût mais bien loin de celui de l’inculture, bien loin des ravages de l’entre soi et de la rupture d’une société entre ceux qui possèdent les armes de la parole et ceux à qui tous les jours font perdre un peu de force et de dignité. Ce travail a un coût, mais il est vital tout autant que notre travail de créateur. Equilibre complexe mais responsable, indispensable et qui justifie pleinement notre demande d’aide fonctionnement. Certes nous regrettons le désengagement de l’état que laisse supposer les paroles de Madame le ministre, le recours constant aux collectivités locales pour jouer les pompiers de service. Mais si nous en faisons le constat nous savons aussi que c’est dans la collaboration avec tous les services de la région, des communautés, des municipalités que nos projets aboutissent, vivent. Et nous savons par l’action l’urgence du maintien de leur existence. Ce travail à un coût, il entraine un budget de fonctionnement plus lourd et qui devrait être pérenne et voilà pourquoi simplement nous formulons notre demande d’aide au fonctionnement.
3 Commentaires
11/10/2022 04:11:27
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30/10/2022 13:22:56
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AuteurAlain Duclos Archives
Janvier 2019
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