Amours dans le temps
Ils sont là,
Ils sont plantés au bout de cette salle, planqués derrière leur bout de gâteau aux pommes « spécialon-noue-le-contact » et leur gobelet de jus de fruit qui se vide trop vite. Ils sont planqués derrière leurs sourires et leurs boutades de mecs ... pas vaillants du jarret. La timidité, la peur de ne pas savoir renouer ce fichu contact. Ils sont tout « péteux » mes mômes. « On n'est pas des pros pour parler, nous m'dame ! ». Un peu peur de ne pas savoir faire cette fois-ci, un peu peur de ne pas être reconnu, de n'être plus rien pour ces vieux qui les ont bousculés dans leur certitudes peut être. Ca compte ça. Être reconnu. Pas passé dans l'oubli. Etre quelqu'un, même si on ne se connaît pas vraiment. Ca compte ça.
Alors tous maladroits, sur la pointe de leur trouille, ils y vont. << Emile vous vous souvenez de moi ? >> Pas sûr .... Mais bon, nous on en reprendrait bien de cette tranche de rigolade et d'émotion. Encore, comme la dernière fois ....
Et puis il y a les absents .... pas tous là nos vieux ... ils sont où? On est perdus « j' sais pas à qui parler
le monsieur de la dernière fois il n'est pas là ... » on s'était un peu apprivoisés .
Et puis les langues se délient, doucement. Avec pudeur. Avec cette douceur qui rend ces mômes si attachants. Ils ont des regards doux, des regards d'enfants, des regards bienveillants. Ils ont la parole maladroite mais on s'en fout. Là ce qui compte c'est d'être à wonderland, c'est être ailleurs avec ces gens qui nous emmènent dans leur vie, dans leurs souvenirs, vivants.
Ils y vont. Au culot. Ca leur ressemble. C'est entier, direct, comme eux ... comme on leur reproche si souvent ... Et ça marche. Ils avancent avec leur petit cœur pas encore bien attaché, et leur grande gueule pas encore trop scotchée. Merde aux conventions, merde au silence qu'on leur impose à longueur de journée d'école, merde au «chut»« tais-toi»« reste à ta place». Là c'est la vie. Celle qui est passé et qui attend sa fin et celle qui se découvre et qui attend son vrai début.
Je me sens vivante moi aussi, fière de les voir se livrer ainsi, devant moi, avec moi. Petit instant de grâce. Comme j'aimerais qu'ils savourent ce moment comme je le savoure.
Ils sont plantés au bout de cette salle, planqués derrière leur bout de gâteau aux pommes « spécialon-noue-le-contact » et leur gobelet de jus de fruit qui se vide trop vite. Ils sont planqués derrière leurs sourires et leurs boutades de mecs ... pas vaillants du jarret. La timidité, la peur de ne pas savoir renouer ce fichu contact. Ils sont tout « péteux » mes mômes. « On n'est pas des pros pour parler, nous m'dame ! ». Un peu peur de ne pas savoir faire cette fois-ci, un peu peur de ne pas être reconnu, de n'être plus rien pour ces vieux qui les ont bousculés dans leur certitudes peut être. Ca compte ça. Être reconnu. Pas passé dans l'oubli. Etre quelqu'un, même si on ne se connaît pas vraiment. Ca compte ça.
Alors tous maladroits, sur la pointe de leur trouille, ils y vont. << Emile vous vous souvenez de moi ? >> Pas sûr .... Mais bon, nous on en reprendrait bien de cette tranche de rigolade et d'émotion. Encore, comme la dernière fois ....
Et puis il y a les absents .... pas tous là nos vieux ... ils sont où? On est perdus « j' sais pas à qui parler
le monsieur de la dernière fois il n'est pas là ... » on s'était un peu apprivoisés .
Et puis les langues se délient, doucement. Avec pudeur. Avec cette douceur qui rend ces mômes si attachants. Ils ont des regards doux, des regards d'enfants, des regards bienveillants. Ils ont la parole maladroite mais on s'en fout. Là ce qui compte c'est d'être à wonderland, c'est être ailleurs avec ces gens qui nous emmènent dans leur vie, dans leurs souvenirs, vivants.
Ils y vont. Au culot. Ca leur ressemble. C'est entier, direct, comme eux ... comme on leur reproche si souvent ... Et ça marche. Ils avancent avec leur petit cœur pas encore bien attaché, et leur grande gueule pas encore trop scotchée. Merde aux conventions, merde au silence qu'on leur impose à longueur de journée d'école, merde au «chut»« tais-toi»« reste à ta place». Là c'est la vie. Celle qui est passé et qui attend sa fin et celle qui se découvre et qui attend son vrai début.
Je me sens vivante moi aussi, fière de les voir se livrer ainsi, devant moi, avec moi. Petit instant de grâce. Comme j'aimerais qu'ils savourent ce moment comme je le savoure.