Les femmes savantes
Avant-dernière pièce de Molière, Les Femmes savantes moque la prétention pédante de trois ahurissantes créatures, mais tout autant celle de mâles caricaturaux, dont le fameux Trissotin. L’intrigue tourne classiquement autour d’un mariage arrangé, celui de la puînée, fort insensible à la science. Le père et prétendu maître des lieux s’avère comme d’habitude incapable de gouverner sa maison. Les savantes entendent se débarrasser de la rebelle tout en achetant, pour elles, leur gourou à demeure. Bref : Molière radiographie, une fois de plus, la Famille, les imposteurs et leurs victimes, mis à bouillir dans l’éternel chaudron des intérêts les plus bas et des jalousies poussées à l’incandescence. Une fois de plus, les bourgeois se brûlent à vouloir émuler la Cour. Une fois de plus, deux parents assez monstrueux chacun dans son genre se réconcilient sur le dos de leurs enfants. Le portrait est plutôt noir, sinon désespéré. Sa richesse psychologique impressionne, même si Molière veut tant régler de comptes au vitriol du ridicule qu’il impose au forceps un happy end discutable. Enfin, parce qu’il s’agit d’un des plus vieux ressorts comiques de la littérature des hommes, la misogynie a souvent pris le pas sur d’autres lectures. On doit cependant interroger ce « bon sens qui triomphe » mais qui ne fera jamais rien avancer. On posera aussi la question du sexe sale, que les savantes vivent avec de belles nuances dans la névrose.
La mise en scène, située dans l’univers des fables de La Fontaine, fera aussi entendre les voix de Boileau, Fénelon, Poullain de la Barre, Perrault, Scudéry et d’autres, qui s’interrogèrent à l’époque sur l’instruction des filles et la morale, et que Molière, à moult reprises, a purement transcrits, apportant sa pierre au débat. Mais l’actualité de son temps et celle du nôtre se rejoignent sans qu’il soit besoin de les en sommer. Vous verrez,l’Histoire est un éternel recommencement.
Compagnie Les Anonymes t.p.
Adaptation et dramaturgie Philippe Demain
La mise en scène, située dans l’univers des fables de La Fontaine, fera aussi entendre les voix de Boileau, Fénelon, Poullain de la Barre, Perrault, Scudéry et d’autres, qui s’interrogèrent à l’époque sur l’instruction des filles et la morale, et que Molière, à moult reprises, a purement transcrits, apportant sa pierre au débat. Mais l’actualité de son temps et celle du nôtre se rejoignent sans qu’il soit besoin de les en sommer. Vous verrez,l’Histoire est un éternel recommencement.
Compagnie Les Anonymes t.p.
Adaptation et dramaturgie Philippe Demain