On nous parle. On nous parle sans cesse. On ne peut plus arrêter le flux de l’information et l’information se dilate à l’infini. On vit dans une spirale de dépêches et d’images qui se déclinent obsessionnellement. On est les êtres les plus informés de l’Histoire et pourtant on ne comprend plus grand-chose de ce qui nous entoure. C’est cette incompréhension qui nous paralyse, qui nous rend tristes, passifs ou agressifs. Quels sont les territoires où on peut encore se poser, prendre le temps, réfléchir ensemble et nommer ce qui nous traverse ? Le théâtre a toujours été un espace de débat et de pensée. Est-il encore investi par ces attributs aujourd’hui ? Comment garder une distance vis-à-vis de ce système qui a tendance à évaluer la puissance d’un acte artistique par rapport aux recettes engendrées ?Dans un moment où on essaie de mesurer son « efficacité » par les mêmes paramètres qu’on applique aux multinationales, comment peut-on garder encore la singularité de ce territoire où une autre pensée peut se déployer ? Qui est le garant du sens d’un acte artistique dans un contexte où on demande au metteur en scène d’assumer aussi la fonction de producteur du spectacle, de directeur d’une compagnie qui est évaluée avec les outils du néolibéralisme ? Ça pourrait être l’auteur-écrivain, mais sa place a été de plus en plus réduite, et avec le temps on l’a transformé en collaborateur secondaire au service du metteur en scène. Comment garder une distance vis-à-vis de ce système qui a tendance à évaluer la puissance d’un acte artistique par rapport aux recettes engendrées ? Comment échapper à la tentation de créer des spectacles vidés de sens qui séduisent uniquement par leurs formes, car elles correspondent à l’esthétique dominante qui conforte sans rien déranger ? Ebranler ses propres convictions La première chose qu’un artiste devrait oublier, c’est le besoin d’être aimé par son public....
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
AuteurAlain Duclos Archives
Janvier 2019
Categories |