Un certain nombre d’entre vous nous ont demandé, depuis mars, comment ils pouvaient soutenir une profession victime d’un véritable tsunami, profession dont le poids économique n’a été reconnu que tout récemment (autant que l’agriculture et sept fois la production automobile dans le P.I.B. français). Nous avons répondu que nous aurions besoin plutôt de votre confiance et de votre fidélité lorsque nous serions autorisés à rouvrir. Nous lisons des chiffres et des sondages qui annoncent une certaine frilosité de votre part, paraît-il, à l’idée de retourner au spectacle. Nous verrons. Nous serons là. Nous jouerons. C’est notre métier et, comme hier, nous le croyons indispensable à l’harmonie humaine. Assurément, le virus circule. Mais le spectacle vivant aussi, désormais, à nouveau. Nous avons beaucoup appris de cette pandémie : nous n’en concluons pas que nos modèles de création et de diffusion seraient condamnés. Non. Trop de calculs marchands, cachant sous le masque de la modernité inéluctable une concentration et une normativation de l’offre culturelle, poussent ici leurs pions. Ce virus finira bien par être jugulé, soigné. Nous devons nous adapter en attendant, ne pas renoncer, pour ne pas disparaître de la vie. Nous vivrons donc cette saison tous ensemble, semaine après semaine. Et ce sera très bien.
Philippe Godefroid
Philippe Godefroid